L’exemple de la Martinique pour ancrer « le réflexe Cyclamed » en territoires ultramarins

Dominique Augier, est, depuis plus d’un an chargée de mission au sein d’ « Entreprises et Environnement », une association représentant plusieurs éco-organismes en Martinique, dont Cyclamed depuis juin 2019. En tant que facilitatrice sur place, son rôle est de communiquer et de sensibiliser le grand public, les professionnels, les pouvoirs publics sur la filière Cyclamed afin de faciliter son déploiement sur le territoire martiniquais.

 

Quelles ont été vos actions de sensibilisation dans la collecte des Médicaments Non Utilisés (MNU) réalisées en Martinique ?

L’association Entreprises et Environnement représente Cyclamed depuis bientôt 2 ans. Pour cette première période, nous avons axé nos actions sur la sensibilisation auprès du grand public et des scolaires. Dans ce cadre, nous avons développé un partenariat gracieux avec la régie REGIDOM du groupement de pharmacies PHR ainsi qu’avec les laboratoires de biologie médicale BioLab. Ils nous ont ainsi permis de diffuser gratuitement sur les écrans TV présents en officine et dans les salles d’attente, le film de présentation du dispositif Cyclamed.

Nous avons aussi collaboré avec plusieurs structures d’aide à domicile pour les personnes âgées notamment. Elles ont accepté de distribuer des « pense-bêtes » Cyclamed à leur clientèle sous forme de  flyers  pour rappeler les bons gestes à acquérir : trier ses médicaments pour ne pas inclure les produits de parapharmacie, mettre les boîtes en carton et les notices en papier dans la poubelle du tri sélectif de son domicile, avant de  rapporter les MNU en pharmacie. Plus de 1 200 personnes ont ainsi pu être sensibilisées par ce biais.

En 2020, nous avons également mis en place la tournée « Kay pwop » dont l’idée est de donner rendez-vous aux Martiniquais tous les mois dans différentes communes, afin de rapporter leurs déchets ou produits stockés chez eux, tels que leurs équipements électriques, les piles, le textile ou le mobilier. L’objectif premier de cette opération : sensibiliser le grand public au recyclage. Cela a été l’occasion d’informer les participants sur les Médicaments Non Utilisés (MNU) et de distribuer des flyers Cyclamed. Il y a eu 9 tournées « Kay pwop » de juillet à décembre 2020 soit environ 300 personnes sensibilisées.

Malgré la situation sanitaire, nous avons pu continuer à faire quelques interventions scolaires et présenter la filière aux élèves. De l’école maternelle au collège, nous avons sensibilisé environ 500 élèves.

Enfin, nous avons accompagné la diffusion des supports de communication de Cyclamed auprès des pharmacies martiniquaises. Par l’intermédiaire des grossistes-répartiteurs, les nouvelles affiches et flyers Cyclamed ont pu être distribués à toutes les pharmacies du territoire.

 

Quel impact la crise sanitaire actuelle a-t-elle sur votre mission ?

La crise sanitaire a eu un impact sur nos interventions scolaires mais aussi au niveau de la collecte, où le message a évolué pendant le confinement. Même si les pharmacies étaient ouvertes, nous avions communiqué sur l’importance de faire le tri de son armoire à pharmacie et d’attendre la fin du confinement pour rapporter ses MNU en pharmacie. Cela permettait de limiter les déplacements de population et d’éviter d’emboliser le personnel officinal déjà très sollicité. Nous avons constaté un retour à la normale pour la collecte depuis début décembre ainsi que pour les réunions d’information dans les écoles. Néanmoins, nous avons toujours des difficultés à organiser des manifestations ou à participer à des événements grand public, car nous respectons les règles sanitaires et sommes restreints par le nombre de personnes que nous pouvons réunir.

 

Quelles tendances observez-vous actuellement dans la collecte des MNU des habitants de la Martinique ?

Si nous évoquons la collecte de ces dernières années,  elle est assez stable entre 35 et 40 tonnes chaque année.

Nous ne recherchons pas nécessairement une augmentation du tonnage. Notre objectif est de sensibiliser les citoyens martiniquais aux gestes du tri affiné, afin qu’ils ne rapportent bien que les médicaments en pharmacie, sans les produits de parapharmacie, ni compléments alimentaires ou dispositifs médicaux, sans les emballages en carton et notice. Par conséquent, il est normal et cela est une bonne nouvelle, que le tonnage suive donc une tendance baissière en poids au profit d’une récolte qualitative de MNU.

 

Quelles seront vos prochaines actions pour faire des Martiniquais de véritables éco-citoyens responsables, engagés dans le tri des MNU ?

Pour cette année 2021, nous poursuivons la diffusion des vidéos Cyclamed dans les pharmacies en renouvelant nos partenariats et en se rapprochant d’autres groupements de pharmaciens.

Afin de toucher un plus grand nombre de personnes, de nouvelles actions sont prévues :

  • Collaborer avec les 3 communautés d’agglomérations de l’île pour sensibiliser leurs administrés au retour des MNU en pharmacie. Plusieurs pistes sont à l’étude : relais des vidéos Cyclamed sur leurs sites et réseaux sociaux et/ou communiquer sur la filière dans leurs journaux communautaires.
  • Mettre en place une action commune avec la délégation de Martinique de l’Ordre des pharmaciens.

 

Pour vous, c’est quoi être un éco-citoyen ?

Pour moi, être éco-citoyen c’est prendre conscience que tous les gestes du quotidien faits à la maison ou dans le milieu professionnel comptent pour préserver l’environnement. C’est adopter les bons gestes : limiter ses déchets en pensant à une consommation différente, faire le tri et participer au recyclage / valorisation énergétique de ses différents produits ; ou encore faire attention à sa consommation d’énergie et d’eau.

Pour la filière Cyclamed, c’est par exemple vérifier plus régulièrement le contenu de sa pharmacie familiale, et bien sûr rapporter ses médicaments non utilisés en pharmacie.

La Guadeloupe et la Réunion sont aussi des exemples à suivre en termes de sensibilisation au tri et recyclage des MNU.

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