La Préparation des Doses à Administrer, un outil pour améliorer l’observance thérapeutique

La Préparation des Doses à Administrer (PDA) pour les patients consiste à préparer leurs traitements en pilulier ou sachet-dose selon la prescription du médecin…

Tour d’horizon sur leur préparation, leur réglementation, leur administration et leur fin de vie.

En France, une pharmacie sur cinq propose le service de préparation des doses à administrer. Définition selon l’Académie Nationale de Pharmacie, « La PDA consiste à préparer, dans le cas où cela contribue à une meilleure prise en charge thérapeutique du patient, les doses de médicaments à administrer, de façon personnalisée, selon la prescription, et donc par anticipation du séquencement et des moments des prises, pour une période déterminée. Cette méthode vise à renforcer le respect et la sécurité du traitement et la traçabilité de son administration. ».

La PDA est à ce jour réalisable principalement avec des médicaments présentés en comprimés ou en gélules. Les médicaments stupéfiants doivent être exclus de la PDA. D’autres médicaments « à risque » comme les anti-cancéreux peuvent également être écartés de la PDA. Enfin, il est recommandé de réaliser la PDA pour une durée maximale de 7 jours.

On distingue généralement la PDA réalisée par un pharmacien (ou un préparateur) qui est un acte pharmaceutique effectué sous la responsabilité d’un pharmacien, de la préparation des traitements par un IDE (infirmier) au sein d’un l’EHPAD par exemple, qui ne prépare que le traitement pour une distribution immédiate au patient et pas pour des distributions multiples à l’avance.

Pourquoi opter pour la PDA ?

La PDA s’adresse, en premier lieu, aux traitements destinés aux personnes âgées en perte d’autonomie et restés au domicile, accompagnées par un aidant ou un infirmier. Mais une officine peut être sollicitée par un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) au moment d’instaurer la PDA.

La PDA se justifie également dans le cas des pathologies chroniques, pathologies dans lesquelles seulement un patient sur deux suit correctement le ou les traitements prescrits (source : https://www.acadpharm.org/dos_public/Rapport_PDA_Recommandations_.pdf).  Cette mauvaise observance peut entrainer  de nombreuses conséquences susceptibles d’être graves, comme une moindre efficacité thérapeutique et /ou des effets indésirables.

Ce mauvais usage a un impact sur la qualité et l’espérance de vie du malade et représente un surcoût significatif pour le système de protection sociale. Les catégories de patients les plus exposées sont majoritairement les personnes âgées et les personnes présentant certains handicaps.

La PDA représente ainsi l’une des solutions à cette situation, en permettant, entre autres, de prévenir les erreurs médicamenteuses liées à l’administration. La PDA permet donc de respecter la règle des 5 B : administrer au Bon patient, le Bon médicament, à la Bonne dose, par la Bonne voie d’administration, au Bon moment, offrant ainsi au patient une meilleure prise en charge thérapeutique, en renforçant la sécurité́ de son traitement et son observance.

 La réglementation à date de la PDA

La Préparation des Doses à Administrer entre dans le champ d’action de la dispensation, qui est, selon l’article R. 4235-48 du Code de la santé publique, un acte pharmaceutique associé à la délivrance d’un médicament. Elle comprend également l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance médicale et la mise à disposition des informations et les conseils nécessaires au bon usage du médicament.

Pour rappel, la dispensation :

  • Ne peut être effectuée que par un pharmacien, ou, sous sa responsabilité et son contrôle effectif, par un préparateur en pharmacie (ou un étudiant en pharmacie régulièrement inscrit en 3e année d’études) ;
  • doit être effectuée sur une prescription médicale individuelle, écrite et nominative, en cours de validité, dont l’original doit être transmis au pharmacien, ce qui exclut les bons de commande ;
  • doit tenir compte des quantités de médicaments non consommées.

Et que faire des éventuels MNU (Médicaments Non Utilisés) ?

Le pharmacien est responsable de la dispensation à la fin de vie du médicament. Il veille à sa bonne conservation. Il gère ainsi le retour des MNU des particuliers à l’officine pour assurer une valorisation de ceux-ci selon les règlesAinsi, lors d’une PDA réalisée par le pharmacien pour un aidant pour le compte du proche ou d’un infirmier à domicile pour le patient, les MNU doivent être rapportés en pharmacie.

Dans le cas d’EHPAD mettant en place un partenariat avec une ou des officine(s) concernant la PDA, l’établissement doit restituer au pharmacien les médicaments non administrés.

D’autre part, selon les recommandations des ARS, les déchets issus de la PDA (conditionnement vide, étiquette, emballage en carton, notice…) sont des déchets professionnels et à ce titre sont destinés à être pris en charge par une filière de recyclage spécifique, prévue à cet effet (avec le respect de la confidentialité) et pouvant ainsi réaliser un recyclage matière. Ils ne sont donc pas à mettre dans les réceptacles de collecte Cyclamed.

 

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