Crème solaire : on protège sa peau du soleil en mode responsable

Bon pour le moral, indispensable à la synthèse de la vitamine D, les bienfaits du soleil sont indéniables, mais il peut être en même temps dangereux pour la peau. Même si on ne s’expose pas directement, il est indispensable de se protéger contre les rayons UV avec une bonne crème solaire. En adoptant de meilleures habitudes, nous augmentons nos chances de garder une peau plus saine et d’apparence plus jeune, tout en prévenant le cancer de la peau.

Pour autant, certaines crèmes solaires ont un impact sur l’environnement marin, notamment sur les coraux, menacés de disparition. Alors, comment choisir une crème solaire éco-responsable ?

Qu’est-ce que les rayons UV ?

Invisible à l’œil nu, le soleil génère des rayons lumineux appelés les rayons ultraviolets (UV). Ces derniers pénètrent facilement le derme et l’épiderme de la peau et peuvent donc se révéler dangereux pour la santé.

Chaque jour, nous sommes ainsi exposés à deux types de rayons UV :

  • Les UVA qui pénètrent profondément dans la peau et sont responsables de son vieillissement.
  • Les UVB qui sont les principaux responsables des coups de soleil et sont 1 000 fois plus puissants que les rayons UVA.

Pour mesurer l’intensité de ces rayons du soleil, on utilise l’indice UV. Plus l’indice est élevé, plus il est important de se protéger du soleil, même lorsqu’il y a des nuages ou du brouillard. En Europe, cet indice atteint généralement les niveaux 7 ou 8 en été, correspondant à un indice très fort, mais il peut dépasser les 10 en haute montagne ou sous les tropiques, ce qui correspond à un indice extrême. De plus, la réverbération sur des surfaces claires telle que le sable, l’eau, ou la neige augmente l’intensité du rayonnement.

Aujourd’hui, l’exposition aux UV est le principal facteur des cancers de la peau. Selon Santé Publique France, plus de 80 % des cancers de la peau sont liés à une exposition excessive au soleil. En atteignant la peau, les UV agressent les cellules cutanées et peuvent provoquer des dommages irréversibles dans les gènes des cellules exposées. Ainsi, avec plus de 100 000 nouveaux cas chaque année, les cancers de la peau sont les cancers les plus fréquents en France. Et sa forme la plus agressive, le mélanome, a vu son nombre de cas multiplié par 5 entre 1990 et 2018 pour atteindre 15 500 nouveaux cas par an.

Il est donc indispensable de limiter notre exposition aux UV et nous en protéger grâce à une crème solaire adaptée.

 Risques solaires : promouvoir les gestes de prévention efficaces

 Selon une enquête de l’Institut National du Cancer parue en mai 2022, seuls 12% des parents connaissent les dangers des rayons UV durant l’enfance. Pour autant, c’est pendant l’enfance et jusqu’à la puberté qu’il est nécessaire de faire encore plus attention, la peau étant plus fine et le système pigmentaire immature et fragile. Les enfants sont ainsi plus vulnérables aux effets cancérogènes des rayons UV. Les enfants de moins de 3 ans ne doivent pas du tout, pour leur part, être exposés au soleil.

Face à ce constat, l’INCa a lancé une campagne de sensibilisation au début de l’été avec pour objectif de rappeler les risques d’une exposition excessive au soleil dans l’enfance et les gestes de prévention à adopter. Intitulée “L’ombre, c’est l’endroit le plus cool de l’été !”, la campagne met en avant le fait de rechercher les zones ombragées dans toutes les activités de plein air.

 De fait, il existe des gestes simples et efficaces pour se protéger des rayons UV et réduire ainsi les risques de cancer de la peau, quel que soit le type de peau :

  • Rechercher l’ombre au maximum : c’est le meilleur moyen de se protéger. A noter qu’à la plage, le parasol est utile mais ne protège pas intégralement des rayons du soleil.
  • Éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes de la journée c’est-à-dire entre 10h et 14h en Outre-mer et entre 12h et 16h en métropole pendant l’été. C’est le moment où les rayons du soleil sont les plus intenses et donc les plus dangereux.
  • Porter des vêtements couvrants : tels que des vêtements longs et amples, un chapeau à bords larges, des lunettes de soleil avec filtre anti-UV (norme CE, catégorie 3) et des montures enveloppantes.
  • Appliquer de la crème solaire indice 50 anti-UVB et anti-UVA toutes les 2h et après la baignage ou le sport (transpiration) sur les parties découvertes du corps (visage, mains, avant-bras). Attention, même une crème indice 50 ne filtre pas à 100% les UV.

 Il est également recommandé de ne pas recourir au bronzage artificiel via les cabines à UV, qui, contrairement aux idées reçues, ne prépare pas la peau au soleil et engendrent des effets nocifs qui se cumulent avec ceux des UV naturels du soleil.

Crème solaire et environnement : bien choisir sa protection

En plus des 8 millions de tonnes de déchets plastiques qui sont rejetés dans nos océans, la pollution via les crèmes solaires et notamment leurs composés chimiques menace également les récifs coralliens du monde entier.  

Tout en cherchant à nous protéger des rayons du soleil, nous contribuons, avec certaines crèmes solaires, à une pollution invisible. 25 000 tonnes de résidus de produits solaires sont déposées annuellement dans nos eaux de baignade et menacent les écosystèmes aquatiques de toute la planète.

En effet, lorsque nous nageons avec de la crème solaire sur la peau, des composés chimiques comme l’oxybenzone sont susceptibles de se solubiliser puis d’être absorbés par les coraux. Polluants à produire et non biodégradables, ces filtres UV restent dans l’eau et entravent la photosynthèse vitale aux organismes aquatiques en bloquant les rayonnements solaires. Ils perturbent alors la reproduction et le cycle de croissance des coraux, conduisant in fine à leur blanchissement.

C’est pour cette raison, par exemple, que le 1er mai 2018, les législateurs hawaïens ont adopté un projet de loi visant à interdire la vente d’écran solaire contenant de l’oxybenzone et de l’octinoxate, autre composé chimique néfaste.

De même, chaque année, Haereticus Environmental Lab publie une liste des crèmes solaires sans danger pour l’environnement. Les crèmes solaires certifiées biologiques (Ecocert, Cosmebio et BDIH) sont ainsi, pour la plupart, exemptes des ingrédients controversés en remplaçant les filtres chimiques par des filtres minéraux, tels que le dioxyde de zinc, des ingrédients naturels. Moins nocives pour les océans, elles sont donc davantage à privilégier.

En conclusion, avant de partir en vacances, il est conseillé de demander l’avis de votre pharmacien pour acheter la crème solaire la plus adaptée à vos besoins et au moindre doute,  d’échanger sur le dépistage des cancers de la peau avec votre médecin traitant. Une fois votre crème solaire terminée, n’oubliez pas qu’elle ne se RAPPORTE PAS en pharmacie.

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