Face à l’urgence, un pharmacien parisien à l’écoute de ses patients

Le Dr Lam, pharmacien à Paris 5e partage avec nous les mesures qu’il a mises en place en urgence pour poursuivre son activité pendant le confinement et répondre aux besoins de sa patientèle alors qu’il travaille seul dans son officine. Écouter, donner des explications claires et surtout rassurer sa patientèle même si cela prend du temps, sont pour lui sa priorité.

Quelles ont été les premières mesures que vous avez mises en place ?

Comme je suis seul dans mon officine, j’ai tout d’abord aménagé les horaires afin de me laisser du temps pour gérer mes commandes et organiser les livraisons de médicaments quand les personnes ne peuvent plus se déplacer.

Ensuite, j’ai aménagé ma pharmacie de manière qu’il n’y ait qu’une seule personne à la fois, maximum deux, distanciées d’au moins un mètre. J’ai ajouté des panneaux de film plastique, préalablement désinfectés, au-dessus du comptoir en laissant des petits espaces d’aération pour assurer un minimum de ventilation. De temps en temps, je diffuse des huiles essentielles pour assainir l’atmosphère et que cela soit plus agréable pour les patients et aussi pour moi-même.

J’ai ajouté des marquages au sol et bien entendu des explications claires en vitrine pour que les règles soient connues avant d’entrer dans la pharmacie.

Quels ont été les changements dans votre pratique ?

Hormis ces premières mesures, j’ai dû faire face au raz de marée de demandes de masques et de solution hydro alcooliques. C’était très compliqué de devoir expliquer que nous n’en disposions pas encore pour le public. Nous recevons aujourd’hui des masques qui sont réservés exclusivement aux professionnels de santé. Je dois appliquer les directives qui évoluent régulièrement car le nombre de masques n’est pas identique selon tel ou tel secteur de santé. Je peux également préparer moi-même de la solution hydro alcoolique mais limitée à 100 ml par personne, de manière à pouvoir fournir le plus grand nombre, sans que personne ne fasse de réserves au détriment d’autres, comme cela a pu se passer au début de la crise, créant de fait, des pénuries.

Et avec votre patientèle ?

Même si cela prend du temps, je m’attarde à répondre aux nombreuses questions des patients. Ils sont inquiets de la situation, soucieux de la disponibilité des médicaments lorsqu’ils ont des traitements de longue durée, la prise d’anti-inflammatoire pour d’autres pathologies… Des risques encourus s’ils ont une maladie chronique, de savoir si le fait d’être vacciné contre la grippe saisonnière les protège, etc. Je les écoute, je les rassure et je leur rappelle les règles essentielles qui les protégeront au mieux. Il ne faut pas céder à la panique. En tant que professionnel de santé, il est de mon devoir de leur donner les bonnes informations, de les rassurer tout en étant ferme sur les mesures à suivre.

Et concernant les MNU ?

Il arrive que des patients me rapportent leurs médicaments non utilisés, ils ne perdent pas leurs bonnes habitudes et je les en remercie ! Pour le moment, je les garde de côté et lorsque la situation sera moins tendue, je trierai les emballages en carton et notices des flacons, plaquettes, tubes de médicaments pour ne déposer que les MNU dans les cartons Cyclamed dédiés.

Continuer votre lecture avec ces articles