L’upcycling ou comment créer du neuf avec du vieux !

Antoine Lavoisier, chimiste français, disait dès la fin du 18ème siècle : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Sans le savoir, Lavoisier nous donnait presque la définition de ce que l’on appelle aujourd’hui l’upcycling. Traduit de l’anglais par « surcyclage », l’upcycling a pour objectif d’allonger la durée de vie d’un produit. En effet, en moyenne les Français produisent 590 kg de déchets ménagers[1] et émettent 11,2 tonnes de CO2 par an[2].

 Quels sont donc les enjeux  de l’upcycling ?  Quels sont les bénéfices que chaque citoyen peut en tirer ?

 Économie circulaire et upcycling

L’économie circulaire est définie par le Parlement européen comme un « modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible, afin qu’ils conservent leur valeur ». Elle s’oppose, ainsi, à l’économie linéaire  avec une production sans fin qui   nécessite des ressources limitées et une quantité importante de matières premières. On peut schématiser l’économie linéaire en 4 mots : extraire, fabriquer, consommer et jeter.

Passer à l’économie circulaire revient à étendre le cycle de vie des produits et à  réduire l’utilisation des matières premières et à diminuer la production de déchets. Ce cercle du produit vertueux suit plusieurs étapes : sa conception avec des matières premières nécessitant une plus faible énergie de production et un impact limité de leur transport d’approvisionnement, sa production ou son reconditionnement, sa distribution, sa consommation, son utilisation, sa réutilisation ou sa réparation, la collecte et le recyclage  des  déchets inhérents à toutes les phases du cycle de  vie de celui-ci. 

Dans ce processus, nous retrouvons ainsi, l’upcycling. Cette méthode consiste à transformer le produit, l’objet en fin de vie (mais pas la matière première qui le constitue). L’objectif est de donner une nouvelle vie au produit usagé.  Upcycler, c’est aussi assembler plusieurs matières premières ensemble de différents produits, pour n’en faire qu’un. Par exemple, récupérer une planche en bois d’un meuble usé et des chutes de tissus de vêtements pour réaliser une tête de lit ; ou conserver des bouteilles en verre pour les réutiliser de plusieurs manières :  sous forme de bougeoirs, d’ étagères, de  porte manteau, de lampes, de récipients pour stocker de la nourriture…

L’upcycling n’est pas à confondre avec le « downcycling », c’est-à-dire le « recyclage vers le bas ». En effet, le downcycling renvoie à une dévalorisation du produit : le produit d’origine est transformé en un produit dont la valeur est inférieure à celle de départ, car  la transformation du produit ne permet plus, de recycler le nouveau produit. C’est un « procédé dans lequel la matière issue du déchet perd en qualité à chaque nouvelle boucle ».

Recycler c’est bien, mais upcycler c’est mieux !

Dans l’économie circulaire,  recycler le plus possible ses déchets, c’est bien mais upcycler c’est encore mieux. Pourquoi ? Parce que l’upcycling offre une valeur ajoutée à l’objet et pollue moins. En effet, il n’admet pas de transformation chimique alors que le recyclage induit, la plupart du temps, une dépense en énergie et/ou en eau. Le recyclage a ses limites. Par exemple, un plastique même s’il peut être recyclé plusieurs fois, devra finalement être incinéré.

 L’upcycling c’est donc :

  • pouvoir récupérer des déchets du quotidien mais également des déchets industriels comme des invendus des magasins, récupérer des meubles.
  • ne pas racheter des objets et donc réduire notre empreinte écologique.
  • éviter l’extraction de nouvelles ressources pour produire de nouveaux produits.
  • prévenir l’épuisement des réserves et ressources de la terre.  

Des lois contre le gaspillage ?

Le gaspillage des produits non alimentaires pollue. En effet, les invendus provoquent 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre lorsqu’ils sont détruits plutôt que lorsqu’ils sont réutilisés. C’est pourquoi, depuis le 1er janvier 2022, l’article 35 de la loi AGEC oblige « les producteurs, importateurs et distributeurs à réemployer, réutiliser ou recycler les produits non alimentaires invendus ». Cette loi vise à passer d’une économie linéaire à une économie circulaire en se focalisant sur 5 grands axes :

  • Sortir du plastique jetable
  • Mieux informer les consommateurs
  • Lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire (par l’interdiction d’éliminer les invendus non alimentaires notamment)
  • Agir contre l’obsolescence programmée
  • Mieux produire

 Concernant la filière textile, l’objectif est de collecter 60 % des textiles et de recycler 80 % d’entre eux d’ici 2028, avec le développement d’une filière de recyclage. 100 millions d’euros devraient être injectés dans les associations afin d’offrir une deuxième vie aux textiles en les réparant.

Le 1er janvier 2022, cette loi concernait les produits couverts par un régime REP (responsabilité élargie du producteur). Elle est entrée en vigueur pour tous les autres produits non alimentaires le 31 décembre 2023. Donc si les entreprises accumulent des invendus, ils sont dans l’obligation de les donner à des associations ou de les recycler. L’objectif étant de changer les habitudes des producteurs et des consommateurs.

Dans son domaine, Cyclamed rappelle l’importance de la bonne observance des traitements médicamenteux. S’il vous reste des médicaments périmés ou non utilisés, faites le tri régulièrement et rapportez-les en pharmacie pour qu’ils soient notamment valorisés à des fins énergétiques. 

 

[1] ADEME, « L’édition en cours de la SERD ». Voir en ligne : https://serd.ademe.fr/.
[2] Ministère de la transition écologique et solidaire, « « L’empreinte carbone des Français reste stable », 2020. Voir en ligne : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwi4jcytjsz-AhU0TaQEHdjbDS8QFnoECAsQAQ&url=https%3A%2F%2Fwww.statistiques.developpement-durable.gouv.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2F2020-01%2Fdatalab-essentiel-204-l-empreinte-carbone-des-francais-reste-%2520stable-janvier2020.pdf&usg=AOvVaw2EBq3ALEYgrZzFXUfBDMRB.

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